Le Village
Son histoire, ses traditions
Le site de SAINT-PIERRE D’OBILION se trouve sur la commune de SAINT-JUST, à 250m à l’est de la limite communale avec LANSARGUES, près du Mas de VIALA.
D’après les écrits :
Le 3 avril 896, un certain Bernardus fait don aux chanoines de NÎMES de tout ce qu’il possède dans plusieurs domaines…
Dans ce texte, OBILION ne possède pas le statut de ville, mais apparaît comme simple lieu-dit.
En juin, 1168, OBILION, est rattaché au diocèse de MAGUELONE. L’église d’OBILION était dédiée à SAINT-PIERRE. On peut considérer que ce lieu est le site historique et originel de SAINT-JUST.
Toujours d’après certains écrits, il semble que c’est en 1173 que les habitants des différents domaines agricoles, jusque-là dispersés (dont certains à SAINT-PIERRE D’OBILION), se regroupent et forment « Castum San Justi », qui signifie « Le Château de SAINT-JUST ».
Un document des archives nous permet de nous faire une idée sur les droits seigneuriaux et les mœurs de l’époque :
En 1202, Raymond de SAINT-JUST cède au seigneur de LUNEL certains droits de justice et de finance qu’il avait au marché de LUNEL. En échange, il reçoit en fief et hommage, pour lui et les siens, le lieu de SAINT-JUST, avec les forteresses qui y sont , et toutes les justices des hommes et des femmes, excepté celles des procès qui surgiront au sujet du bétail ou qui auront lieu entre un étranger et un habitant de SAINT-JUST, lesquels procès devront être menés, agités et terminés par la Cour de LUNEL. En outre, le Suzerain promet au vassal de ne plus faire à l’avenir aucune levée de taille, de quêtes sur les habitants du fief concédé, se réservant toutefois les chevauchées et corvées nécessaires pour son château de LUNEL, ainsi que le droit de pouvoir lui faire « Bien et Mal qui lui plaira ».
A SAINT-JUST, il ne reste des forteresses qu’un vieux mur avec les traces de deux portes romanes et de la renaissance, rue Frédéric MISTRAL, et le nom d’une ferme communément appelée « Le Château ». La superficie cadastrée est de 587 hectares environ, à laquelle il faut ajouter un territoire de marais.
En effet, un acte en date du 6 mars 1214, atteste d’une donation faite au monastère d’ARBORAS, des marais s’étendant de l’HOURNÈDE à l’étang, par GAUCELIN, seigneur de LUNEL.
Vers 1430, les sœurs du monastère d’ARBORAS, font don à leur tour des marais aux villages avoisinants. C’est ainsi que SAINT-JUST possède 43 hectares 50, de ces marais.
Vers 1883, il fut procédé à la reconstruction du mazet communal de PORTAÏE, situé dans les marais, et qui était d’une grande utilité aux fermiers.
Il y avait déjà des taureaux à SAINT-JUST en 1891, pour la fête du village. Le bétail était fourni par le Sieur Prosper RIEY du CAILAR.
Des traditions tauromachiques bien ancrées et qui se perpétuent chaque année, durant la fête locale qui a lieu à partir du premier dimanche d’août et les cinq ou six qui suivent. Pendant la fête, des journées à thème sont proposées : journée à l’ancienne, journée du taureau, journée du sport. Plusieurs déjeuners aux prés sont organisés afin de partager et de perpétuer la tradition camarguaise dans la convivialité.
Voici le dicton dont sont affublés les Saint-Justois, et il semble que l’histoire qui va suivre en est l’origine.
A l’époque du phylloxéra*, la vigne avait quelque peu disparu et les champs étaient semés d’avoine et de blé. Les personnes qui ne possédaient pas de champs, allaient, après la moisson, ramasser les grains qui restaient. Mais un jour, le curé aperçut une femme qui coupait des épis de blé alors que la moisson n’avait pas encore eu lieu. Et, pendant ce temps, le propriétaire préférait faire la fête du village. Le dimanche qui suivit le curé s’écria en chaire : « Gens de SAINT-JUST, gens de petite foi, le grain s’en va, la paille reste ».
*phylloxéra : sorte de puceron ravageurde la vigne. Le terme désigne aussi la maladie de la vigne causée par cet insecte.
La population qui est demeurée depuis de longues années, en deçà de 500 habitants, atteint aujourd’hui 3 159 personnes. Face à cette croissance rapide, le village a su se doter d’équipements et d’infrastructures permettant de satisfaire l’ensemble des Saint-Justois. La création d’associations est un excellent moyen d’intégration pour tous ceux qui ont choisi de vivre à SAINT-JUST.